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lundi 28 juin 2010

Genève


Genève

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Canton de Genève pour le canton et Genève (homonymie).
Genève
Genève
Genève vue depuis le Salève.
Administration
PaysSuisseArmoiries de la commune.
CantonGenève
Languefrançais
MaireSandrine Salerno
N° OFS6621
NPA1200-1209, 1211, 1215, 1240, 1289
Géographie
Superficie15,88 km²1
Altitude maximale458 m
Altitude moyenne402 m
Altitude minimale369 m
Coordonnées46° 12′ 00″ N6° 09′ 00″ E  
Communes limitrophes
(voir carte)
Cologny
Localité(s)Quartiers de Genève
Démographie
Population190 206 (2010)2
Densité11 977,71 hab./km²
GentiléGenevois
Localisation
Localisation de la commune en Suisse.

Logo de la ville de Genève

Panorama de la rade de Genève
Genève est le chef-lieu du canton de Genève et la deuxième ville la plus peuplée de Suisse, avec 190 206 habitants en 20103. Sonaire métropolitaine forme une agglomération transfrontalière, le bassin franco-valdo-genevois, qui s'étend sur le canton de Vaud et lesdépartements français de l'Ain et de la Haute-Savoie, pour un total compris entre 800 0004 et 1 240 0005 habitants. L'arc lémanique6est l'aire urbaine située autour du lac Léman — deux pôles principaux, Genève-Annemasse et Lausanne, distants de 60 km ainsi que les villes de Vevey-Montreux et Thonon-Évian — et s'étendant jusqu’à Annecy au sud. Depuis le 1 janvier 2010, à l'image du Greater London ou Greater Zurich, la région a vu la naissance du Greater Geneva Bern area, un espace économique regroupant 2 800 0007habitants.
Genève abrite 22 organisations internationales et plus de 250 organisations non gouvernementales (ONG). Le siège européen desNations unies, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), font partie de ces organisations internationales. Genève et New York sont les deux centres de coopération internationale les plus importants du monde, Genève étant le plus grand en nombre de réunions[citation nécessaire]. L'Office des Nations Unies à Genève (ONUG) est le centre de diplomatie multilatérale le plus actif du monde8 et il a été le théâtre de bien des négociations historiques.
Genève est la deuxième place financière du pays, la troisième place financière européenne après Londres et Zurich et la sixième place financière mondiale9. Elle fait partie des « villes mondiales ». Selon une étude menée par Mercer Consulting10, c'est la métropole qui offre la meilleure qualité de vie au monde avec Zurich, devant Vancouver et Vienne. La langue officielle de la ville est le français.

Sommaire

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Géographie [modifier]

Site [modifier]

Genève s'étend à l'extrémité sud-ouest du lac Léman, sur les deux rives du Rhône, au centre d'une cuvette encadrée par des montagnes qui se trouvent toutes sur territoire français : lesVoirons, le Salève, le Môle, le Vuache (département de la Haute-Savoie) et le massif du Jura (partie située dans le département de l'Ain). Dans la rade de Genève se situent les pierres du Niton, deux rochers émergeant du lac Léman et datant de la dernière ère glaciaire. L'un d'eux est choisi par le général Guillaume-Henri Dufour comme point de référence du calcul de toutes les altitudes en Suisse.
La vieille ville, constituée des quartiers de Cité-centre et de Saint-Gervais, s'est formée sur et autour d'une colline sur la rive gauche du lac et de part et d'autre du Rhône autour de l'Île. Cette colline constitua dès la Préhistoire un refuge naturel protégé par le lac, le Rhône, l'Arve, des marécages et des fossés à l'est. La ville s'étend au xixe siècle après la démolition desfortifications (1850-1880).
En 2000, la commune obtient le prix Wakker de la Ligue suisse du patrimoine national pour son concept de réaménagement des berges du Rhône et de son environnement urbain immédiat. Le projet du Fil du Rhône est alors progressivement mis en œuvre.
Selon l'Office fédéral de la statistique, Genève mesure 15,88 km21. 92,1% de cette superficie correspond à des surfaces d'habitat ou d'infrastructure, 1,5% à des surfaces agricoles, 3,1% à des surfaces boisées et 3,2% à des surfaces improductives1.

Climat [modifier]


Glace sur la rade suite à une bise soutenue
Genève climat.svg
À Genève, à l'instar d'une grande partie de l'Europe, l'hiver est froid et généralement peu ensoleillé. Au cours de la saison, on peut observer à quelques reprises plusieurs jours sans dégel ainsi qu'un jour ou deux avec des fortes gelées où le thermomètre affiche -10 °C. Lorsque la bise se met à souffler, la sensation de froid est accentuée et peut rendre parfois les conditions assez rudes. Le soleil reste relativement rare car masqué par des stratus ou par le brouillard. On en observe plusieurs jours par mois et, en cas de conditions anticycloniques stables, ils peuvent persister durant plusieurs jours. Dès le mois de mars, les températures augmentent et deviennent presque estivales fin mai. Cependant, les précipitations s'intensifient et prennent souvent un caractère orageux au cours du mois de mai. Ces orages peuvent être brefs mais forts et déverser en quelques minutes plusieurs dizaines de millimètres de pluie. Les étés sont souvent chauds et plutôt humides même si certains peuvent être plus frais. Les matinées restent, quant à elles, relativement fraîches. Durant la saison, les pluies se font moins fréquentes mais plus intenses. C'est en effet la saison des orages exceptionnellement accompagnés de grêle. Si le climat de début septembre est encore estival, le temps se refroidit ensuite rapidement pour devenir quasiment hivernal en novembre. Les gelées matinales font alors leur réapparition. L'automne est également la saison des brouillards, le mois d'octobre étant souvent le mois où il y a le plus de brouillards dans l'année.
Relevé météorologique
moisjan.fév.mar.avr.maijui.jui.aoû.sep.oct.nov.déc.année
Température minimale moyenne (°C)-1,9-0,90,84,1811,313,31310,36,62,1-0,55,5
Température maximale moyenne (°C)3,75,99,813,918,422,225,324,420,814,98,44,514,4
Précipitations (mm)828381667891688082789488970
Nombre de jours avec pluie1110109111089891010115
Nombre de jours avec gel2016,212,53,10,200000,98,216,777,8
Record de froid (°C)-19-17-7-5-2355-2-2-11-11-19
Record de chaleur (°C)14192526293235353227201935
Source : Office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse
à l'exception des températures minimales et maximales absolues : Statistiques climatiques de Genève (Météo France)

Géographie administrative [modifier]

La commune de Genève s'est constituée sous sa forme actuelle en 1930, au moment de la fusion des communes de Genève (Genève-Cité), de Plainpalais, des Eaux-Vives et du Petit-Saconnex. Un projet supprimant la commune et mettant la ville sous la tutelle du canton échoue devant le peuple genevois en décembre 1926. Après la fusion, quatre arrondissements (portant les noms des anciennes communes) sont maintenus jusqu'en 1958, date à laquelle, avec le processus de dépeuplement du centre de la ville et de déplacement de la population à sa périphérie, ils sont supprimés.
Il apparaît, au début du xxie siècle, qu'une distinction des tâches de la ville et de celles du canton n'est toujours pas clairement réalisée. Dans ce contexte, le Conseil d'État propose en 1999une fusion entre ville et canton mais la ville, gérée par une majorité de gauche opposée à celle du gouvernement genevois, refuse la démarche au nom de l'autonomie municipale.
La ville de Genève reste toutefois subdivisée en quatre sections : Cité, Plainpalais, Eaux-Vives et Petit-Saconnex. Alors que l'Office fédéral de la statistique recense au niveau fédéral les communes en Suisse, c'est l'administration cantonale genevoise qui se charge du découpage des communes genevoises (sous-secteurs)11
SectionCode de l'OFS13Quartiers appelés Secteurs
statistiques (selon l'OCSTAT)
Autres quartiers (sous-secteurs)
Cité6621001Cité - CentreHollande (quartier des banques) - Les Rues-Basses - Rive - Les Tranchées - Saint-Léger - Les Bastions - Cité - Bourg-de-Four
6621002Saint-Gervais - ChantepouletSeujet - James-Fazy - Cornavin - Les Bergues
6621003Délices - GrottesPrairie - Cropettes - Montbrillant
6621004Pâquis - NavigationMont-Blanc - Wilson
Plainpalais6621011Champel - RoseraieHôpital - Malombré - Parc Bertrand - Miremont - Les Falaises - Les Crêts-de-Champel - Le Bout-du-Monde - Tour-de-Champel - La Colline
6621012La Cluse - PhilosophesAugustins - Les Minoteries
6621013Jonction - PlainpalaisCoulouvrenière - Rois - Les Savoises - Plaine de Plainpalais - Du-Bois-Melly - Ansermet - Village-Suisse
6621014Bâtie - AcaciasSaint-Georges - La Queue-d'Arve - Les Vernets - Parc des Acacias - Boissonnas - Le Royer
Eaux-Vives6621021Eaux-Vives - LacPierres du Niton - La Grange - Frontenex - Les Allières - Les Vollandes - Villereuse - Montchoisy - Jargonnant
6621022Florissant - MalagnouDe Beaumont - De Roches - Belmont - La Grande-Boissière - La Petite-Boissière - La Florence - Eugène-Pittard - Krieg - Contamines
Petit-Saconnex6621031Sécheron - PrieuréMont-Repos - Valais
6621032O.N.U. (Nations) - RigotLe Grand-Morillon - Ariana - La Voie-Creuse
6621033Grand-Pré - VermontChandieu – Varembé - Beaulieu
6621034Bouchet - MoillebeauLe Mervelet - Colladon - La Tourelle - De Budé - Les Genêts - Moillebeau - La Forêt - Le Bouchet - Les Crêts
6621035Charmilles - ChâtelaineParc-des-Sports - Les Franchises - Cité Vieusseux - Liotard - Servette - Geisendorf - La Dôle - La Bourgogne - Soubeyran
6621036Saint-Jean - AïreSaint-Jean-de-Gallatin - Saint-Jean-Falaises - Camille-Martin - Campagne-Masset - Nant-Cayla
Genève est limitrophe des communes de Pregny-ChambésyColognyChêne-BougeriesVeyrierCarougeLancyVernier et Grand-Saconnex.

Histoire [modifier]

Article détaillé : Histoire de Genève.

Antiquité [modifier]

La soumission romaine du pays des Allobroges intervient dès 121 av. J.-C. Genève devient alors un poste avancé au nord de la province de la Gaule transalpine (prendra le nom de Gaule narbonnaise à partir du règne d'Auguste). L'aménagement d'un port intervient en 123-105 av. J.-C.14 La ville est alors constituée d'une modeste agglomération où les habitations sont bâties en bois et en torchis. Genève entre dans l'histoire en 58 av. J.-C., lorsque Jules César mentionne son passage dans cette cité (Genua) dans son De Bello Gallico. Voulant empêcher le passage des Helvètes, César coupe le pont sur le Rhône. Lorsque César s'installe provisoirement avec ses troupes en 58 av. J.-C., l'oppidum s'agrandit encore devient dès lors une ville romaine (vicus puis civitas). Pourtant, Nyon (Colonia Julia Equestris) puis Avenches (Aventicum) occupent une place plus importante dans le réseau urbain régional. Après un incendie au milieu du ier siècle, l'urbanisme est modifié et les constructions en pierre remplacent les édifices en matériaux légers14. Les migrations alémanes provoquent la destruction de l'ensemble bâti dans le dernier quart du iiie siècle.
Le premier sanctuaire chrétien est établi aux environs de 35015. À la fin du ive siècle, le complexe est achevé : il est constitué d'une église de plus de trente mètres de long bordée par un portique d'accès vers le baptistère et son annexe15. Dans la ville haute, l'église Saint-Germain représente au ve siècle un second point de focalisation des premiers temps chrétiens. L'installation des Burgondes en 443 et le choix de Genève comme capitale renforcent le rôle politique de la ville. Le centre du royaume burgonde se déplaçant vers 467 à Lyon, Genève subit les guerres fratricides entre Godégisel et Gondebaud qui incendie la ville. Jusqu’à la fin du haut Moyen Âge, on observe une continuité d'occupation dont le meilleur exemple est le groupe épiscopal. Les limites de la cité se maintiennent à l'intérieur de l'enceinte du Bas-Empire mais les faubourgs proches des grands cimetières se développent. L'éboulement de la montagne duTauredunum en 563 provoque un raz-de-marée qui détruit le port et fait de nombreux morts16. Au début du Moyen Âge, le développement horizontal de l'époque romaine puis la réduction de l'espace urbain imposée par le système de fortification adopté sont remplacés par une ville médiévale bâtie en hauteur.

Moyen Âge [modifier]

La structure du pouvoir entre l'arrivée des Burgondes et le traité de Seyssel de 1124 fait l'objet de débats qui ne sont pas clos aujourd'hui17. En face du roi burgonde, l'évêque possède l'autorité spirituelle. Mais les querelles dynastiques affaiblissent la monarchie burgonde qui disparaît en 534 au profit des Francs. Genève devient alors le centre d'un pagus, le Comté de Genève, qui dépend du roi régnant à Orléans ou du roi de Neustrie. Dès l'époque des Carolingiens, le diocèse de Genève est l'enjeu de luttes de pouvoir entre les souverains de la région et l'empereur. S'il exerce un certain nombre de droits régaliens comme celui de battre monnaie, l'évêque ne reçoit pas les droits comtaux dans l'une ou l'autre partie de son diocèse qui sont exercés par le comte de Genève qui possède un château au-dessus du Bourg-de-Four17.

Denier en argent (début du xie siècle)
Lorsque l'empire de Charlemagne se désagrège, Genève fait partie du second royaume de Bourgogne qui passe en 1032 dans le Saint Empire romain germanique. Avec la réforme grégorienne, à la fin du xie siècle, commence une réaction contre les empiètements du seigneur laïc sur les biens de l'Église. Soutenu par le pape, l'évêque Humbert de Grammont impose au comte Aymon Ier le traité de Seyssel qui établit la souveraineté de l'évêque sur la cité17. Par un diplôme de 1162, l'empereur Frédéric Barberousse établit définitivement l'indépendance des évêques désormais reconnus comme princes immédiats de l'Empire. Au début du xiiie siècle intervient un troisième pouvoir : celui de la maison de Savoie. Le comte de Savoie s'empare en 1250 du château du Bourg-de-Four17. Au milieu du xiiie siècle, les marchands et artisans se regroupent pour lutter contre la puissance seigneuriale de l'évêque. Ce mouvement est favorisé par les foires de Genève qui, à partir du milieu du xiiie siècle, apportent aux citoyens l'exemple des communes libres d'Italie et la prospérité qui leur permet d'imposer leurs volontés à l'évêque. Dès la fin du siècle, le comte de Savoie s'attaque au pouvoir épiscopal.
En 1285, les citoyens désignent dix procureurs ou syndics pour les représenter. La décision est annulée par l'évêque le 29 septembre mais, le 1er octobre, le comte Amédée V leur accorde des lettres patentes garantissant la sécurité des marchands se rendant aux foires18. En 1309, l'évêque reconnaît aux citoyens le droit de constituer des syndics ou procureurs pour traiter leurs affaires communes à condition qu'ils n'empiètent pas sur la juridiction épiscopale. En contrepartie, il leur impose la construction d'une halle, nécessaire à l'entreposage des marchandises destinées aux foires, et leur en assure le tiers des recettes. Dès lors, les citoyens, assemblés au début de chaque année au sein du Conseil général, élisent pour un an lessyndics de Genève. En 1387, l'évêque Adhémar Fabri confirme les franchises accordées aux citoyens et à leurs syndics par une charte qui dominera pendant cent cinquante ans la vie politique genevoise18. Les comtes de Savoie s'arrogeant de plus en plus de pouvoir au détriment de l'évêque, les citoyens font front avec l'évêque contre l'ennemi commun. Mais Amédée VIII de Savoie, qui a acquis le comté de Genève, obtient pour les princes de sa maison un droit de présentation au diocèse : le siège épiscopal sera occupé par des Savoie ou des membres de familles vassales18.
Engagée par son évêque aux côtés du duc de Bourgogne dans la guerre de Bourgogne, Genève est menacée par les Suisses après leur victoire et condamnée en 1475 à payer une amende importante19. L'évêque se tourne alors vers les vainqueurs et conclut, le 14 novembre 1477, avec les villes de Berne et Fribourg un traité de combourgeoisie pour cinq ans. En 1519, c'est la communauté des citoyens qui signe avec Fribourg un traité de combourgeoisie mais le duc de Savoie contraint les Genevois à renoncer à cette alliance dirigée contre lui19. Toutefois, le traité de 1526 entre Genève, Berne et Fribourg annonce la fin du pouvoir de l'évêque et l'émergence d'une seigneurie autonome. Les Eidguenots, partisans des Confédérés, font approuver le traité par le Conseil général le 25 février19.

Réforme [modifier]

Dès 1526, des marchands allemands propagent à Genève les idées de la Réforme luthérienne parmi les commerçants genevois ; la même année, Genève signe un traité de combourgeoisie avec Berne et Fribourg. Sous l'influence de Berne, Genève accepte de laisser prêcher des prédicateurs dans la ville, dont Guillaume Farel en 1532. Le 10 août 1535, la célébration de la messe catholique est interdite et, le 26 novembre, le Conseil des Deux-Cents s'attribue le droit de battre monnaie à sa place alors que la ville est à nouveau menacée par la Savoie. La Réforme est définitivement adoptée le 21 mai 153619en même temps que l'obligation pour chacun d'envoyer ses enfants à l'école. Genève devient dès lors le centre du calvinisme et se trouve parfois surnommée la « Rome protestante ».
Arrivé à Genève en juillet 1536, Jean Calvin aura une influence immense, en tant que président de la Compagnie des pasteurs, sur tous les aspects de la vie genevoise. Mais le nombre de ses opposants augmente, suite à l'écriture des « Confessions de foi », 21 articles que Farel et Calvin entendent faire signer à tous les citoyens et bourgeois genevois, quitte à les excommunier s'ils refusent20 . Le mécontentement est tel que Calvin devra s'exiler à Strasbourg en 1538, avant de revenir en 1541 lorsque la république est proclamée sous le nom de « Seigneurie de Genève » ; il en rédige alors les Ordonnances ecclésiastiques, puis les Édits civils en 1543 qui sert de constitution à cette nouvelle république21. Les institutions politiques comprennent : le Conseil général (où siègent les membres de la bourgeoisie de Genève), le Conseil des Deux-Cents et le Conseil des Soixante. Les affaires religieuses étant du ressort du Consistoire.

Bataille de l'Escalade (11-12 décembre 1602)
Dans le contexte politique et géographique, Genève se trouva isolée de son seul allié Suisse : Berne. En 1579, Genève bénéficia d'une protection grâce au traité de Soleure qui engageait les cantons de Berne et Soleure (cantons protestants), associés à la France.
Dès son avènement en 1580, les attaques du duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie se multiplient. Genève étend alors son alliance avec Soleure,Zurich et la France22. En avril 1589, les Genevois et leurs alliés tentent de faire reculer les Savoyards qui parviennent à maintenir leur position.
Le 11 décembre 1602, la nouvelle attaque nocturne des Savoyards, défaite restée dans l'histoire sous le nom d'« Escalade », contraint le duc à accepter une paix durable scellée par le traité de Saint-Julien du 12 juillet 1603 qui reconnaît l'indépendance de la cité. Sur le plan économique, de nombreux protestants italiens mais surtout français doublent la population durant les années 1550 et donnent un nouveau dynamisme à la ville. Ces nouveaux venus, hommes d'affaires, banquiers ou artisans, apportent de l'argent et des relations avec les milieux d'affaires étrangers et développent le rôle de relais commercial de Genève. Les activités manufacturières implantées par leurs soins — soierie dont les maîtres sont Italiens, dorure et horlogerie après la disparition de la soierie au milieu du xve siècle — se développent pour la première fois à l'exportation grâce au soutien que leur accordent les autorités municipales.

xviiie siècle [modifier]

Le siècle, économiquement et culturellement florissant, est secoué par des troubles politiques que les contemporains appellent les « révolutions de Genève ». En effet, le système politique en place repose sur la distinction entre deux groupes : ceux qui bénéficient des droits politiques et civils, aristocrates et bourgeois qui restent minoritaires (27% en 1781), et ceux qui n'ont pas de droits politiques et seulement certains droits civils (habitants et natifs)23. C'est toutefois à l'intérieur du groupe formé par les citoyens et les bourgeois que la lutte finit par éclater.
Un mouvement de révolte éclate en 1707 en raison d'un mécontentement d'ordre économique24. La révolte a pour chef un membre de l'aristocratie, l'avocat Pierre Fatio, qui fixe un programme aux aspirations confuses. Le soulèvement échoue grâce à l'appui de troupes bernoises et zurichoises et Fatio fusillé secrètement en prison25. En 1737, une nouvelle révolte provoque onze morts26. Vaincu, le gouvernement alerte la France qui intervient par un arbitrage satisfaisant pour les citoyens. Pourtant, démentant le certificat de tolérance décerné par l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, le Petit Conseil condamne en 1762 deux ouvrages de Rousseau — Émile ou De l'éducation et Du Contrat social — à être brûlés devant l'Hôtel-de-Ville parce que « tendant à détruire la religion chrétienne et tous les gouvernements »27. Les citoyens protestent en présentant au gouvernement des plaintes désignées sous le nom de « représentations ». Les bourgeois et les natifs finissent donc par occuper la ville en février 1781 et votent une loi octroyant l'égalité civile aux natifs, aux habitants et aux sujets de la campagne28.

Proclamation du 28 décembre 1792
Mais l'aristocratie appelle Louis XVI à l'aide : trois armées coalisées — française, sarde et bernoise — assiègent Genève qui capitule le 2 juillet 178228. L'aristocratie retrouve le pouvoir mais les natifs conservent l'égalité civile. Un millier de Représentants s'exilent vers Paris — où leurs idées participeront à la Révolution française —, Bruxelles ou Constance. La fin de la haute conjonctureéconomique entre 1785 et 1789, conséquence de la crise générale qui marque la période précédant la Révolution française, frappe la population par une hausse des prix mais aussi les petits patrons. Le26 janvier 1789, le gouvernement genevois augmente le prix du pain suite à une mauvaise récolte. Cette décision déclenche une émeute à Saint-Gervais qui conduit à l'annulation de la hausse et à la libéralisation progressive de la constitution.
Après la Révolution, l'encerclement de Genève par les révolutionnaires a pour résultat, en décembre1792, un mouvement qui abat le gouvernement de l'Ancien Régime le 28 décembre et proclame l'égalité politique de toutes les catégories de la population29. En 1793, l'Ancien Régime prend fin à Genève : une constitution, rédigée par une assemblée nationale et votée par les citoyens le5 février 1794, institue un contrôle étendu de la part des citoyens sur les actes du gouvernement et de l'administration30.
L'économie genevoise est alors dominée — 32% des actifs — par le secteur de l'horlogerie et ses métiers annexes regroupés sous le nom de « Fabrique », réseau de petits ateliers artisanaux situés à l'étage supérieur des bâtiments31. Par ailleurs, le secteur textile voit se développer une industrie des indiennes — caractérisée par de grandes manufactures — dans le premier tiers du siècle pour devenir le second secteur en termes d'importance32. Liées au développement du commerce international et aux besoins d'argent pour les guerres de Louis XIV, les activités bancaires deviennent l'un des pivots de l'économie genevoise à partir de 170033.

xixe siècle [modifier]

Le 15 avril 1798, le Traité de Réunion intègre Genève au territoire de la République française34. Fin août, après avoir renoncé à sa souveraineté et à ses alliances, Genève est choisie comme préfecture et chef-lieu du département du Léman. Genève devient alors une ville française parmi d'autres et ses habitants font l'expérience du centralisme napoléonien. Mais la défaite de l'armée napoléonienne lui rend son indépendance. Le 30 décembre 1813, la garnison française quitte la ville et le général autrichien Ferdinand von Bubna und Littitz y fait son entrée. Le lendemain, après le retrait définitif du préfet, un gouvernement réactionnaire dirigé par l'ancien syndic Ami Lullin proclame la restauration de la république de l'Ancien Régime35. Cependant, les magistrats sont conscients que Genève ne peut plus former un État isolé et se tournent vers les anciens alliés suisses en demandant l'entrée de la république dans laConfédération suisse36. Malgré la crainte des catholiques suisses face à la « Rome protestante » et aux troubles qu'elle a connus au xviiie siècle, le rattachement est effectif le 19 mai 1815.

Pièce de 20 francs genevois
En 1833 et 1834, les grèves des tailleurs et des serruriers sont parmi les premières grèves du xixe siècle en Suisse37 et, en novembre 1841, une émeute a pour conséquence l'élection d'une assemblée constituante. La constitution de 1842 adopte le suffrage universel masculin et dote la ville de Genève d'institutions municipales propres. Toutefois, la guerre du Sonderbund finit par entraîner la chute du régime. Le 3 octobre 1846, les autorités refusent de recommander aux membres genevois de la Diète fédérale de voter la dissolution du Sonderbund. Le quartier ouvrier de Saint-Gervais se soulève en conséquence, deux jours après, et repousse les troupes gouvernementales38. C'est le déclenchement d'unerévolution de gauche menée par le Parti radical de James Fazy qui renverse le gouvernement et établit une nouvelle constitution le 24 mai 1847qui supprime notamment le caractère dominant du protestantisme.

Le jet d'eau de Genève, fruit de l'industrialisation de la fin du xixe
Sur le plan économique, l'industrialisation de la région évolue, avec l'apparition d'ateliers de mécanique, d'appareillages électriques et d'automobiles, alors que l'électrification de la cité se fait sous l'impulsion du conseiller administratif Théodore Turrettini avec la construction des usines des Forces motrices et de Chèvres39. Par ailleurs, la venue toujours plus massive d'ouvriers étrangers achève de transformer la physionomie sociale de l'agglomération. Alors qu'au début du xixe siècle, on peut encore distinguer un campagnard d'un citadin, les différences s'estompent progressivement et la population présente un visage toujours plus cosmopolite40.

xxe siècle [modifier]

La mission internationale de la ville s'affirme particulièrement après la Première Guerre mondiale : elle devient — notamment par l'action deGustave Ador et William Rappard — le siège de la Société des Nations en 1919.
Dans le sillage de la Première Guerre mondiale, la lutte des classes s'accentue et conduit à la grève générale du 11 novembre 1918 dirigée depuis la Suisse alémanique. Mais la francophilie ambiante réduit grandement son impact à Genève41. Des petits partis d'inspiration fasciste, comme l'Union nationale, attaquent les leaders socialistes le 9 novembre 1932, ce qui entraîne une manifestation de la gauche anti-fasciste. À cette occasion, de jeunes recrues tirent sans sommation sur la foule faisant treize morts et 63 blessés42. Cette tragédie engendre, quelques jours plus tard, une nouvelle grève générale en signe de protestation.
Après la Seconde Guerre mondiale, le siège européen de l'Organisation des Nations unies (ONU) et des dizaines d'organisations internationaless'installent à Genève, ce qui sera profitable au développement du tourisme de loisirs et d'affaires. Avec l'arrivée des années 1960, Genève est l'une des premières régions suisses où les mouvements xénophobes connaissent un certain succès43, avec l'apparition des Vigilants, mais aussi le troisième canton à accorder le droit de vote cantonal et communal aux femmes.

Héraldique [modifier]

Parti, en 1, d'or, à un demi aigle bicéphale de sable, armée, languée et couronnée de gueules mouvant de la partition et en 2, de gueules, à la clé d'or, posée en pal.
Pendant le Premier Empire, Genève fut au nombre des « bonnes villes » et autorisée à ce titre à demander des armoiries au nouveau pouvoir : elles devenaient : parti, au 1) d'or à une demi-aigle bicéphale de sable, armée, languée et becquée de gueules mouvant de la partition et au 2) de gueules à une clé d'or contournée; au chef de gueules chargé de trois abeilles d'or, qui est des bonnes villes d'Empire.44

Toponymie [modifier]

L'étymologie de Genève (Genua sous la plume latine de Jules César45) est identique à celle de la cité de Gênes en Italie et vient d'un terme ligure (peuplade du nord de l'Italie) qui fait allusion à la proximité d'une nappe d'eau : le lac Léman lui-même ou les marais à la sortie du Rhône du lac. De plus, genusus désigne le fleuve en illyrien46.

Architecture et urbanisme [modifier]

Monuments [modifier]


Monument Brunswick
Les principales attractions touristiques de Genève incluent le Mur des Réformateurs, l'Horloge fleurie, le monument Brunswick, le jet d'eau et lePalais des Nations qui abrite le siège européen des Nations unies.
L'un des monuments les plus visités de la ville est la cathédrale Saint-Pierre située au sommet de la vieille-ville. Un musée souterrain présente l'évolution du site et l'implantation du christianisme dans la cité. Il est complété par le Musée international de la Réforme situé dans la Maison Mallet. Un couloir souterrain, rouvert à l'occasion de l'ouverture du musée de la Réforme, relie les deux bâtiments.
Un autre site apprécié des touristes est la vieille-ville elle-même. Elle préserve en effet l'architecture typique d'une ville européenne du xviiie siècle. De nombreuses personnalités ont vécu dans cette partie de la ville, dont Jean-Jacques RousseauFranz Liszt ou Jorge Luis Borges.
Toutefois, le symbole de Genève reste le Jet d'eau, situé au bout de la jetée des Eaux-Vives, qui culmine à 140 mètres, ce qui le rend visible d'une partie de la ville.

Édifices religieux [modifier]

Il existe un grand nombre de communautés religieuses à Genève. Même si Genève est supposée être la « Rome protestante », les catholiques ont vu leur nombre croître en raison de l'immigration venue des pays latins. La communauté juive est l'une des plus anciennes de Genève alors que la communauté musulmane fait plus récemment son apparition.

Espaces verts [modifier]


L'horloge fleurie
De nombreux parcs couvrant 310 hectares (soit près de 20 % du territoire) forment de grands espaces de loisirs et de détente disséminés à travers les différents quartiers. La plupart, situés au bord du lac, abritent des maisons de maître et disposent d'une arborisation de grande qualité. Certains de ces parcs étaient auparavant de grandes propriétés privées rachetées ou offertes à la Ville de Genève au fil du temps. Leur entretien est assuré par le Service des espaces verts et de l'environnement.
L'île Rousseau, nommée en hommage à Jean-Jacques Rousseau, se trouve sur le Rhône (entre lepont du Mont-Blanc et le pont des Bergues) et accueille de nombreux oiseaux.

Rive gauche [modifier]


Roseraie du parc La Grange
Entre le Jardin anglais et le Parc La Grange, une promenade permet de parcourir environ quatre kilomètres avant de rejoindre le siège de laSociété nautique de Genève et Genève-Plage.

Rive droite [modifier]


Jardin botanique

Démographie [modifier]

Selon l'Office fédéral de la statistique, Genève possède 178 603 habitants en 20082. Sa densité de population atteint 11 247 hab./km².
Jusqu'en 1870, Genève est la plus peuplée des villes suisses47 mais elle est désormais dépassée par Zurich tout en demeurant placée devant BâleBerne et Lausanne47.
Les étrangers représentaient 44,6 % de la population totale à la mi-200848. 192 nationalités s'y côtoient, ce qui représente le plus grand melting pot au monde49. Même si Genève n'est pas une métropole au niveau mondial, les communautés étrangères sont nombreuses en raison de l'accueil qui a été fait aux migrants venus d'Italie, du Portugal, d'Espagne, de France, d'ex-Yougoslavie ou encore des continents sud-américains et africains, ainsi qu'à la présence des organismes internationaux basés à Genève. Les expatriés jouent ainsi, directement ou indirectement, un rôle important dans la vie sociale genevoise. Les uns pensent que les populations ne se renferment pas en communautés mais s'ouvrent les unes aux autres. Les autres défendent plutôt la théorie du millefeuille, c'est-à-dire que les communautés vivent à proximité mais sans se mélanger. Quoi qu'il en soit, Genève ne connaît pas encore de graves problèmes de coexistence entre ces différents groupes.
Le graphique suivant résume l'évolution de la population de Genève entre 1850 et 200850 :

Culture [modifier]


Grand Théâtre
Genève dispose d'une vie culturelle d'une grande richesse. Elle est d'ailleurs la ville d'Europe qui consacre la plus grande part de son budget à la culture (plus de 20 %).
Ses nombreux musées, ses bibliothèques, le Grand Théâtre et l'Orchestre de la Suisse romande ont fortement contribué à son rayonnement. Depuis une vingtaine d'années, un nouveau type d'espaces culturels urbains a été créé dans des bâtiments désaffectés et préservés au titre de monuments tels les Halles de l'Île, l'Usine ou la Maison des Arts du Grütli.
Pendant plusieurs décénies, Genève a vu se développer une importante scène underground, marquée par l'apparition de nombreux squats et sites autogérés dédiés à une culture alternative reconnue plus ou moins officellement. L'UsineArtamis, le Rhino ou le Goulet, par exemple, ont longtemps joué ou joue encore un rôle important dans la programmation musicale, théâtrale ou cinématographique de la ville.

Musées [modifier]

Les lieux d'expositions sont particulièrement nombreux à Genève. Musées municipaux, musées privés, centres d'art et galeries quadrillent la ville.
La commune est propriétaire et responsable de 16 musées. Parmi eux, les Musées d'art et d'histoire — Musée d'art et d'histoireMaison Tavel etMusée Rath — forment le plus grand ensemble muséal de Suisse avec ses 8 musées et leur million d'objets, son centre iconographique, sa bibliothèque, son laboratoire de recherche et ses ateliers de restauration.
À ses côtés se trouvent les Conservatoire et Jardin botaniques et leurs herbiers, regroupant quelque six millions d'échantillons, le Musée d'ethnographie et son annexe de Conches, le Muséum d'histoire naturelle, le Musée de l'Ariana ou l'Institut et musée Voltaire connu internationalement pour sa collection de documents du xviiie siècle.
Les musées privés, qu'ils soient subventionnés — comme le Mamco — ou entièrement privés — comme le Musée Patek Philippe et le Musée international de la Réforme —, sont presque une vingtaine à mettre à la disposition de la population genevoise les richesses de leurs collections.

Arts [modifier]

À Genève, la plupart des salles de spectacles sont la propriété de collectivités publiques. Si certaines sont de véritables institutions, d'autres, tournées vers les compagnies indépendantes, parviennent également à mettre sur pied des saisons complètes. D'autres encore n'ont pas de direction artistique, mais sont louées aux compagnies locales.
Ernest Ansermet et l'Orchestre de la Suisse romande, le Grand Théâtre, le Victoria Hall, l'Ensemble ContrechampsArmin Jordan, L'UsineArtamis ou encore le Chat noir ont fait et font la réputation de la ville.
Genève abrite également des compagnies théâtrales qui y sont nées ou ont décidé de s'y implanter.
À l'exception du ballet du Grand Théâtre qui possède un lieu de répétition et une salle de représentation, les compagnies de danses genevoises ne possèdent pas de salles fixes. Défendues par l'Association pour la danse contemporaine, elles militent pour la création d'une Maison de la danse.

Peinture & Sculpture [modifier]

Genève a vu se développer une école miniaturiste d'importance au XVIIIe siècle, notamment fréquentée par le célèbre peintre autochtone Jean-Étienne Liotard à ses débuts. D'autres artistes se sont consacrés aux paysages alpestres (Jean-Pierre Saint-Ours). C'est aussi à Genève que naquit et vécut le dessinateur, peintre, critique d'art et politicien Rodolphe Töpffer, considéré comme l'inventeur de la bande-dessinée et dont le père Wolfgang Adam Toepffer était déjà l'un des premiers caricaturistes.
Parmi les sculpteurs genevois, le plus incontournable est James Pradier.

Art culinaire [modifier]

Parmi les plats traditionnels genevois, on peut citer la longeole, dont la recette genevoise inclut des couennes51. Des spécialités chocolatières existent également : les poubelles genevoises, les pavés, la marmite de L'Escalade emplie de légumes en massepain. Le cardon est un légume typiquement local qui a fait l'objet d'une AOC.

Évènements [modifier]


Salon international de l'automobile
De nombreuses manifestations ont lieu tout au long de l'année parmi lesquelles :

Traditions [modifier]

Depuis 1818, un marronnier de la promenade de la Treille est utilisé afin de déterminer le début du printemps. C'est le sautier qui observe l'arbre et qui note le jour de l'arrivée du premierbourgeon. Le sautier publie alors un communiqué de presse qui est repris dans la presse locale.
Le jeudi suivant le premier dimanche de septembre, Genève fête le Jeûne genevois. Selon la tradition locale invalidée par la recherche historique, cette fête commémorerait la nouvelle dumassacre de la Saint-Barthélemy rapportée par les huguenots arrivés à Genève.

Enseignement [modifier]


Université de Genève (Uni-Mail)
Genève est le siège de l'Université de Genève, fondée par Jean Calvin en 1559, à laquelle est rattachée la Bibliothèque de Genève (ancienne Bibliothèque publique et universitaire). Malgré sa taille moyenne (environs 13000 étudiants), elle se classe régulièrement parmi les 150 meilleures universités mondiales dans les palmarès universitaires. En 2006, le magazine Newsweek l'a classée 32e université mondiale52.
La ville abrite par ailleurs l'un des plus prestigieux établissements spécialisés en relations internationales, l'Institut de hautes études internationales.
Le système éducatif genevois est organisé en divisions élémentaire, moyenne, cycle d'orientation et post-obligatoire. Les élèves sont répartis en écoles enfantines (4 à 5 ans), primaires (6 à 11 ans), cycles d'orientation (12 à 15 ans) et divers collèges, école de commerce, etc. (15 à 19 ans). Le plus ancien et prestigieux d'entre eux étant le Collège Calvin situé dans les anciens bâtiments de l'université.
Le caractère international de la ville et les clivages idéologiques profonds relatifs à la politique d'enseignement ont vu la floraison d'écoles privées, souvent en langues étrangères, parfois confessionnelles. Parmi les plus connues : l'École internationale de Genève, fondée en 1924, l'Institut Florimont, l'Institut international de Lancy (fondé en 1903), le Collège du Léman, etc. accueillent plusieurs milliers d'enfants au total.
Genève possède également des établissements postsecondaires tels que l'École d'Ingénieurs de Genève ainsi que plusieurs établissements d'enseignement musical dont l'Institut Jaques-Dalcroze et le Conservatoire de Genève. Au niveau universitaire, la tendance est au rapprochement avec l'université de Lausanne.

Politique [modifier]

Pouvoir législatif [modifier]

Le pouvoir législatif est exercé par le Conseil municipal. Il est composé de 80 conseillers municipaux élus directement par le corps électoral au scrutin proportionnel tempéré d'un quorum de 7 %. Leur mandat dure quatre ans et est renouvelable indéfiniment.
Ils votent le budget municipal et les projets d'arrêtés présentés par le Conseil administratif (CA) qui impliquent une obligation d'exécution. En outre, ils peuvent prendre diverses initiatives :
  • Motion (chargeant le CA de déposer un projet d'arrêté visant un but déterminé ou une mesure à prendre)
  • Résolution (simple déclaration d'intention)
  • Motion préjudicielle ou d'ordre (concernant le déroulement de la séance)
  • Interpellation (demande d'explication adressée au CA)
  • Questions orales ou écrites au CA

Pouvoir exécutif [modifier]

Article détaillé : Liste des maires de Genève.

Palais Eynard
Il est exercé par le Conseil administratif de Genève qui est un collège de cinq membres élus directement et séparément par le corps électoral de la ville au scrutin majoritaire et pour un mandat de quatre ans. Par tournus, le maire est élu chaque année parmi ses membres. À l'issue des élections administratives du 29 avril 200753, le nouveau conseil administratif, entré en fonction le 1er juin 2007, se compose de la façon suivante :

Droits populaires [modifier]

Les citoyennes et citoyens sont électeurs et éligibles à condition d'être de nationalité suisse et d'être domiciliés sur le territoire de la commune. Les étrangers domiciliés depuis au moins huit ans en Suisse (dont trois mois dans la commune) ont également le droit de vote communal depuis l'adoption d'une initiative populairecantonale lors de la votation du 24 avril 2005. L'autre initiative octroyant le droit d'éligibilité a en revanche été refusée. Genève suit ainsi la plupart des villes romandes, plus libérales que les villes alémaniques, quant aux possibilités données aux étrangers de participer à la vie politique locale.
Les citoyens et citoyennes de la Ville de Genève disposent du droit de référendum et d'initiative populaire. Ces droits existent aussi au niveau cantonal et fédéral. Ils permettent de soumettre au corps électoral un arrêté voté par le Conseil municipal ou une demande de délibération sur un objet déterminé. Il faut pour ce faire réunir les signatures de 4 000 électeurs au moins, dans les quarante jours qui suivent l'adoption de l'arrêté ou le lancement de l'initiative. Si les signatures sont réunies, le corps électoral est obligatoirement appelé aux urnes.

Ville internationale [modifier]


Le siège du CICR
Elle est depuis longtemps considérée comme une terre d'asile de par son rôle de ville d'accueil pendant les persécutions à l'encontre des protestants qui ont suivi la Réforme. Avec l'accueil de nombreux réformateurs comme Guillaume Farel, Jean Calvin ou Théodore de Bèze, elle gagne son surnom de « Rome protestante » ou de « cité de Calvin ». De nombreuses personnalités internationales y trouvent refuge comme le célèbre Lénine avant la révolution russe de 1917.
C'est grâce à cette tradition d'accueil et à la neutralité de la Suisse que de nombreuses organisations internationales décident d'y installer leur siège :
Genève accueille également de nombreuses conférences internationales dont certaines sont restées célèbres. Ainsi, c'est ici que sont signées lesconventions de Genève en 1949, instrument fondamental du droit international humanitaire développant la convention de 1864, ainsi que laconvention de 1951 sur le statut des réfugiés. Plus tard, les accords de Genève mettent fin à la Guerre d'Indochine et l'Initiative de Genève tente de contribuer à la résolution du conflit israélo-palestinien. Au vu du nombre de conventions ayant été signées à Genève, la page Convention de Genève (homonymie) en regroupe certaines.

Accords de Coopération [modifier]

Économie [modifier]

La rue du Rhône, est réputée pour être la deuxième rue commerçante la plus chère de Suisse, après la Bahnhofstrasse de Zurich. Elle pointe au 35e rang sur le continent européen et au 56erang dans le monde. En 2007, le mètre carré y coûtait 3 700 francs suisses54.

Infrastructures [modifier]


Vue aérienne de l'aéroport de Cointrin

Transports [modifier]

L'aéroport international de Genève (AIG), à Cointrin, est situé à plus ou moins 10 km du centre-ville et accessible en bus ou en train. De grandes compagnies telles que EasyJetBritish AirwaysAir FranceLufthansaSwissContinental AirlinesUnitedEtihad Airways et Qatar Airwaysproposent des lignes à destination de toute l'Europe et du reste du monde. L'aéroport est positionné à proximité immédiate de la frontière entre la France et la Suisse, ce qui a permis l'aménagement d'une route douanière reliant directement le terminal de l'aéroport au territoire français, évitant ainsi aux frontaliers le passage par la douane suisse.
La ville est desservie par les réseaux ferroviaires suisses (CFF) et français (SNCF). Des liaisons TGV directes la relient à Paris, Lyon, Montpellier et Nice. La gare de Genève-Cornavin est le point de départ de trains directs pour la Région Rhône-Alpes pour Bourg-en-BresseLyon-Part-Dieu,ChambéryGrenoble et Valence. Pour la France, certains trains TER partent de la gare des Eaux-Vives en direction d'Annemasse, Évian-les-Bains, Annecy ou Saint-Gervais-les-Bains-Le Fayet. Des trains régionaux des CFF circulent également entre Lancy-Pont-Rouge et Coppet et le RER (Rhône Express Régional) la relie à Bellegarde. Ces deux lignes régionales sont aujourd'hui insuffisantes et couvrent inégalement l'agglomération. Le réseau express régional (projet de RER franco-valdo-genevois) sera vraiment complet une fois réalisé le projet du CEVA 55(Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse) qui est planifié depuis 1884. En connectant le réseau suisse avec le réseau de la Haute-Savoie (par un tunnel sous une partie de la ville), les trains pourront circuler dans la région transfrontalière tout autour de Genève et, grâce à de nouvelles gares, desserviront des zones densément peuplées de la ville.
Au sein de la ville, les Transports publics genevois (TPG) exploitent un réseau dense de bus et de trolleybus ainsi qu'un réseau de tramways en pleine renaissance. Un service de bateau est également assuré par les Mouettes genevoises, reliant entre elles les deux rives de la rade. D'un usage premier essentiellement touristique, leur développement actuel leur permet de plus en plus d'assurer un véritable rôle dans le transport urbain.
Genève est reliée au réseau autoroutier suisse par l'A1 et français par l'A40. Le 5 décembre 2008 a été inaugurée la nouvelle autoroute Annecy-Genève, mettant le chef-lieu de la Haute-Savoie à 30 minutes de la frontière suisse.
La Gare de Cornavin est également le départ de la route cycliste nationale numéro 1 appelée Route du Rhône qui mène à Andermatt.

Énergie [modifier]


Vannes du barrage du Seujet
L'eau potable, le gaz naturel et l'électricité sont fournis par les Services industriels de Genève (SIG).
80 % de l'eau est extraite du lac Léman et 20 % d'une nappe phréatique née d'infiltrations de l'Arve. 30 % de l'électricité est produite localement par les barrages hydroélectriques sur le Rhône (SeujetVerbois et Chancy-Pougny) ou par la chaleur induite par la combustion des déchetsménagers à l'usine des Cheneviers. Les 70 % restants sont importés d'autres cantons suisses ou d'autres pays européens. Les SIG n'achètent alors que de l'électricité produite par des énergies renouvelables.
Le gaz naturel est importé par la compagnie suisse Gaznat.

Médias [modifier]


Sièges de la Télévision Suisse Romandeet studios genevois de la Radio Suisse Romande
Articles détaillés : La Tribune de Genève et Léman Bleu.
L'un des principaux journaux de la ville est La Tribune de GenèveLe Courrier, fondé en 1868, est soutenu à l'origine par l'Église catholique romaine mais devient indépendant en 1996. Principalement centré sur Genève, il essaye de s'étendre en Suisse romande mais connaît régulièrement des difficultés financières. Le Temps et Le Matin (basé à Lausanne) ne couvrent pas spécifiquement l'actualité locale.
Depuis mars 2006, le quotidien gratuit 20 minutes a une édition genevoise et devint le principal concurrent du Matin Bleu, jusqu'à la fusion des éditeurs, Tamedia et Edipresse en 2009 et qui aura eu pour conséquence l'arrêt de diffusion du Matin Bleu en septembre de la même année. L'actualité financière est couverte par le quotidien L'Agefi mais aussi depuis 2007 par un nouveau magazine mensuel gratuit, L'Extension (qui fait suite au journal L'Extension créé en 1987), qui a vocation à traiter de l'information genevoise et de sa région sous l'angle socio-économique.
La Suisse, journal réputé, disparaît en 1994. Quant au Journal de Genève, il a fusionné en 1998 avec le Nouveau Quotidien et devient Le Temps. De nombreuses radios sont disponibles dont celles de la SSR, en particulier la Radio suisse romande, ainsi que Yes FMNRJ LémanOneFM,Rouge FMRadio Plus ou encore Radio Orient (en arabe) et World Radio Switzerland (en anglais), réalisée dans les studios genevois de la RSR et connue jusqu'au 1er novembre 2007, date de son extension nationale, sous le nom de World Radio Geneva.
En ce qui concerne la télévision, outre la Télévision suisse romande basée dans une tour de 17 étages du quartier de Plainpalais, Genève dispose de sa chaîne locale, Léman Bleu, fondée en 1996.

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